


Les personnages du roman m’ont tellement évoquée ceux du film « La fureur de Vivre » , que cet air de déjà-vu m’a un peu décontenancée au départ mais cela n’a pas duré longtemps car Nicolas Mathieu a beaucoup de talent et il réussit vite à faire oublier les clichés en donnant véritablement corps et âme à chacun de ces personnages, aussi bien les enfants que les parents.
Les passages sur le désir adolescent, l’ennui et les errances de la jeunesse, dans des villes où il n’y a rien à faire, sont d’une belle justesse mais la réussite du livre, tient à mon avis, à la magnifique reconstitution de l’atmosphère de la France rurale dans les années 90. C’est tellement bien fait, notamment la finale de Foot 1998, que j’ai ressenti comme une sorte de téléportation émotionnelle.
Un très bon roman, à la lecture très agréable dès les premières pages, qui laisse à la fois un goût de douce nostalgie à l’évocation d’une époque révolue et beaucoup d’amertume face à la destinée qui l’emportera inévitablement …
Je ne mets pas de coup de coeur, car il y a quelques longueurs vers les trois quarts du livre mais c’est un joli Goncourt qui donnera peut-être envie aux jeunes de lire
555 pages. Babel
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